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Voeux de Soeur Maria Cristina à Bagnoregio
Voeux de Soeur Maria Cristina à Bagnoregio
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| Marie-Christiane.Aubert 752 mots

Voeux de Soeur Maria Cristina à Bagnoregio

Le 11 février, Sœur Maria Cristiana a prononcé ses vœux définitifs. La fête de Notre Dame de Lourdes avait été choisie car notre jeune Sœur qui avait eu le bonheur de faire un pèlerinage à Lourdes et en avait gardé un souvenir marquant

Sr Maria Cristiana a toujours vécu à Rome, avec ses parents et ses trois frères. C’est là qu’elle a fait ses études et qu’elle a noué de belles amitiés fondées sur sa Foi. Elle a été Guide et avait fait partie des « Sentinelles », un groupe de jeunes formé par le P. Patrice quand il était à Rome, et qui tirait son nom d’une expression qu’avait forgée le saint Pape Jean Paul II. C’est ainsi qu’elle a connu notre Fraternité. Vers l’âge de 18 ans, elle a eu la conviction qu’elle entrerait dans notre couvent. Mais elle a d’abord passé plusieurs années à l’Université et obtenu sa licence de Lettres. L’amitié qui a lié les membres des Sentinelles, ayant été tissée en Dieu, est faite pour durer toute la vie. Ils étaient présents, en effet, à Bagnoregio. Sa famille est bien connue dans sa Paroisse et le Curé a été touché par la nouvelle qu’une jeune ex-paroissienne ait eu la vocation religieuse et ait ainsi persévéré. Il a fait prier ses paroissiens à la Messe, et plus le jour de la Profession religieuse approchait, plus il en parlait dans ses homélies. La Paroisse a fini par affréter un car. Parents et amis se sont joints à nous.

Cette journée du 11, elle a été si centrée sur ce pas décisif que faisait notre Sœur et sur son engagement total et sans retour, que je n’aurais su dire quel temps il faisait. Mais j’ai su par la suite qu’il avait fait très beau. Nous étions dans le temps très pur de ce jour de grâce. La joie à la fois sérieuse et radieuse de notre Sœur rayonnait en toute chose. Il y avait plus de 150 personnes. A la Messe, juste avant les Lectures, notre Sœur, encore coiffée du voile blanc et revêtue de la robe grise, s’est avancée vers la table de communion où l’attendait notre Père Supérieur. Dans notre Fraternité, les Novices portent un habit incomplet. Sœur Maria Cristiana portait donc sur ses bras le voile noir et le scapulaire noir, qui complètent les signes de son appartenance irrévocable à Jésus-Christ. Le Prêtre les a aspergés d’eau bénite et notre Sœur est sortie de l’église pour les revêtir. Elle est revenue avant l’Evangile, portant l’Habit de sa consécration totale. Son visage était empreint d’une joie grave et lumineuse. Au moment de la Communion, Sœur Maria Cristiana a prononcé d’une voix paisible et très distincte ses trois vœux, de Chasteté, Pauvreté et Obéissance qui font d’elle une consacrée. « Elle s’est offerte par amour total à Dieu, Dieu pur qui aime infiniment, Dieu pauvre par qui tout a été fait et Dieu obéissant qui est souverainement libre » (P.Théodossios, Sur les Pas de l’Agneau. Le P. Théodossios est le Fondateur de notre Fraternité).

Ce jour-là, Maria Cristiana était comme une belle lettrine de cette page de notre Agnus Dei, et maintenant, elle prie, travaille, vit dans le don caché et constant du quotidien, continuant à en écrire l’histoire avec nous, pour l’amour de Dieu et de son Eglise. Mais qu’est-ce qui pousse une jeune fille, encore de nos jours, à se donner ainsi totalement ? C’est l’Appel de Dieu, la voix de Jésus-Christ résonne dans son âme et dit : « Viens, suis-moi ! ». Chaque Religieux a fait cette expérience, même s’il n’a pas entendu un bruit de paroles à ses oreilles, même s’il n’a pas vu de ses yeux Celui qui l’appelle, à un moment, il sait qu’il est appelé. Et il sait qu’il doit répondre. Parfois, il peut avoir un débat intérieur qui lui fait retarder sa réponse, mais à un certain moment, il sait qu’il ne peut plus faire attendre Celui qui l’appelle, parce qu’il ne peut plus faire attendre Dieu. Le « Oui » du Religieux est lumineux, il est prononcé d’abord dans son âme avec paix et gravité, puis il est prononcé devant toute l’Eglise sous la forme des trois vœux. La jeune Sœur ne s’est pas enfermée dans un couvent par égoïsme, pour son propre salut seulement, mais toute sa prière prend une dimension universelle, en vertu de sa donation totale. Certains Instituts religieux ont une part de vie active (enseignants, infirmiers, etc.) d’autres sont entièrement voués à la contemplation. Dans les deux cas, « la vie religieuse, dans la pureté de son essence est d’être une vie consacrée à Dieu… Dans les formes les plus variées d’Instituts, l’état religieux a pour fin essentielle la totale appartenance au Seigneur par amour pour Lui » (Mgr Paul Philippe, Les Fins de la vie religieuse selon saint Thomas d’Aquin).

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