Ces deux dernières semaines, nous avons célébré l’Assomption de la Vierge Marie, puis, de façon très discrète, sans que presque personne ne le sache, le Couronnement de la Vierge comme Reine du Ciel. Marie est le premier être humain après le Christ à avoir franchi le seuil du Royaume céleste. Sans la moindre souillure de péché, elle avait dû cependant supporter les conditions pénibles de notre matière déchue et souffrir plus que tout autre être humain en assistant à la Passion et à la Mort de son Fils Jésus. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais cœur plus tendre et plus aimant que le cœur de Marie, si ce n’est celui de Jésus. Sur cette terre, tous ceux qui savent ce que veut dire aimer savent aussi ce que veut dire souffrir.

Toute la souffrance de la Vierge Marie s’est transformée en joie : joie de la Résurrection du Christ et joie du Salut des hommes accompli, même s’il reste encore le long travail du salut à travers le temps. Parce qu’elle avait la mission d’être la Mère visible de l’Eglise des Apôtres, elle est restée sur terre plusieurs années après l’Ascension du Christ. Mais elle ne pouvait y demeurer davantage. Elle ne désirait que rejoindre son Fils et son Dieu. Pourtant, rien chez elle ne pouvait la conduire à la mort : elle n’a été ni exécutée ni malade. Cependant, associée à l’œuvre de la Rédemption, elle est morte, comme Jésus ; et elle est ressuscitée, comme Lui, grâce à Lui. Elle est montée en son âme et en son corps jusqu’au Paradis où elle a été accueillie par les Anges et couronnée par la Trinité divine.

Quel lien existe-t-il entre ce qui se passe ainsi dans l’Eternité et ce que nous vivons dans ce temps sur notre pauvre terre ? Les nouvelles de ce monde sont dures, pleines de meurtres et de menaces. Pour chacun, il y a tant à faire pour la Rentrée scolaire ! C’est le temps des inscriptions des enfants au rugby, à la danse, au foot… au catéchisme ! C’est le temps pour les jeunes de s’inscrire à l’université ou à l’école supérieure. Ce sera bientôt le temps de ramasser le maïs, d’aller chercher les vaches et les brebis aux estives.

Nous les Chrétiens, nous vivons comme les autres hommes, attentifs à la paix et à la guerre, aux semailles et aux récoltes, à la maladie, aux souffrances et aux joies. Mais au-dessus de ce regard que nous portons sur les choses de la terre, nous avons le regard spirituel qui donne un sens à ce que nous souffrons et à ce que nous aimons. Nous contemplons Marie dans son entrée dans la gloire et dans le bonheur total. Elle est tournée vers nous et nous fait signe : cet éternel bonheur nous est préparé. Elle nous y fait penser au milieu de tout ce que nous avons à faire. Prenons une ou deux secondes, par-ci par-là, dans nos journées, pour nous élancer un instant vers la lumineuse Eternité.

Sr Marie de l'Annonciation