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Liturgie
L'office des ténèbres
L'office des ténèbres

| abbé Ludovic 496 mots

L'office des ténèbres

Le mot ténèbre a au moins trois significations.

1. Cet Office se compose des Matines et des Laudes. Les Matines se célébraient aux dernières heures de la nuit et les laudes, juste avant le lever du soleil. C’est le premier sens du mot ténèbres. Les Matines se composent de trois « nocturnes ». Chaque nocturne se compose de trois psaumes, avec leurs antiennes, et trois lectures. Les Laudes sont composées de cinq psaumes et d’un Cantique avec leurs antiennes, mais sans lecture. A la fin, on chante le Cantique Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël avec son antienne et la phrase de saint Paul : Le Christ s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la Croix. C’est vraiment la réparation de la faute de l’homme qui, depuis le début de l’Histoire, désobéit à Dieu. A chaque Office des Ténèbres, on chante donc 15 Psaumes et Cantiques. Depuis plus d’un siècle, l’Office des Ténèbres a été retardé pour que les fidèles puissent y assister.

2. Les ténèbres sont aussi celles du monde plongé dans l’obscurité du péché. Ce sera encore plus évident à la Veillée pascale.

3. Les ténèbres sont enfin celles qui se firent à la Crucifixion du Seigneur Jésus. Ce mystérieux et inexplicable obscurcissement du soleil alors qu’une éclipse du soleil est impossible au moment de la pleine lune.

La Semaine sainte, comme à l’époque du sacrifice de Jésus-Christ et de sa Résurrection, a toujours lieu à l’époque de la pleine lune. Pendant l’Office, sur un chandelier spécial, 14 cierges sont disposés en triangle. Sur le haut du triangle est disposé un 15ème cierge. A la fin de chaque Psaume, on éteint un cierge. Quand on arrive au Cantique du Benedictus (Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël), le cierge disposé sur le plus haut point du triangle reste plus longtemps allumé. Il représente le Christ qui, lui aussi, a été élevé sur la Croix et qui sera enseveli. Autrefois même, on simulait le bruit et le tremblement de terre (pour la plus grande joie des enfants de chœur qui étaient chargés de le simuler) rapportés par les Evangiles. II. Les Lamentations de Jérémie. Aux premiers nocturnes des trois Jours saints, les lectures sont celles des Lamentations de Jérémie, prophète qui a vécu au VIème siècle avant Jésus-Christ et qui a prédit la première destruction de Jérusalem. Si on a le bonheur d’en entendre la mélodie grégorienne, ces Lamentations prennent un relief saisissant. La musique, inspirée des chants du Temple de l’Ancien Testament, est une sorte de pleur. Chaque verset de ces Lamentations commence par une lettre de l’alphabet hébraïque. Jérémie était un homme cultivé de la caste sacerdotale de Jérusalem. Jérémie pleure sur Jérusalem qui s'est détournée du vrai Dieu. Cinq cents ans plus tard, Jésus pleure sur Jérusalem, ville ingrate qui tue les prophètes, et qui sera à nouveau détruite. Chacun de nous est ingrat comme Jérusalem, mais tout peut changer si nous écoutons l'appel du prophète : Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi vers le Seigneur ton Dieu.

Sr Marie de l'Annociation

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