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Les fastueuses processions de la Fête-Dieu au Pays Basque

Lorsque le pape Pie VII a assoupli, à la demande de Napoléon Bonaparte, les obligations envers les fêtes liturgiques, il avait émis le souhait que les Français, en compensation, montrent du zèle et de la ferveur dans l’observation des fêtes maintenue

Est-ce la fidélité aux traditions, chères aux Basques, ou bien leur goût du faste ? Quoi qu’il en soit, la Fête-Dieu est célébrée chaque année en grande pompe dans de nombreux villages du Labourd et de Basse-Navarre.

En basque, la Fête-Dieu se dit « Besta Berri », littéralement : « fête nouvelle ». Les Basques ont conservé le nom d’origine de la fête instituée en 1264 par la bulle du pape Urbain IV : « Officium novae solemnitis (« Office de la fête nouvelle »). Et mieux vaut deux fois qu’une : Besta Berri est célébrée deux fois, les deuxièmes et troisièmes dimanches après la Pentecôte. Si les fastueuses processions en l’honneur du Corps du Christ ont tendance à s’essouffler dans bon nombre de régions françaises, ce n’est pas le cas au Pays Basque : la procession du Saint-Sacrement y est assez spectaculaire.

 

Après la messe, le prêtre porte l’Eucharistie à travers les rues, pavoisées d’ornements végétaux et de draps blancs. Le Saint-Sacrement est abrité sous un dais richement brodé porté par quatre hommes. Tout au long de la procession, les enfants, tout de blanc vêtus, jettent des pétales de rose sur le parcours. Le Corps du Christ progresse sous bonne escorte, au milieu d’un défilé où le profane se mêle au sacré : la garde nationale aux allures napoléoniennes, composée de coqs, de sapeurs, de porte-drapeaux et de soldats armés, marche selon un cérémonial bien précis, à grand renfort de danses et de chants. La procession se dirige ainsi en direction du fronton, mur contre lequel on joue habituellement à la pelote basque, devenu pour l’occasion le lieu du reposoir, autel recouvert de fleurs sur lequel on pose le Saint-Sacrement pour l’adoration.

Détail incroyable, la ville de saint Jean-de-Luz est la seule au monde à bénéficier d’une autorisation spéciale, accordée par le Saint-Siège au XVesiècle, afin de célébrer une seconde Fête-Dieu ! À l’époque, les marins luziens partaient pêcher la morue et la baleine au Canada tout l’été, et étaient donc absents lors de la traditionnelle Fête-Dieu de juin. C’est pourquoi une autre Fête du Saint-Sacrement se déroule en hiver, habituellement le jour de l’Épiphanie. Mais cette fois, les grognards laissent la place aux enfants déguisés en rois mages.

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