La joie jaillit de l'Espérance
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Liturgie
La Veillée Pascale
La Veillée Pascale

| Marie-Christiane.Aubert 1017 mots

La Veillée Pascale

C’est la nuit, totale, noire. Et soudain, une étincelle jaillit. Dans le tombeau, le Cœur de Jésus a un premier battement, puis un autre, puis tous les autres… Personne n’avait été admis à contempler le miracle de la Résurrection, mais l’Eglise nous

Le Feu nouveau

La pierre qui fermait l’entrée du tombeau a été roulée par un Ange qui s’y est assis. A l’entrée de l’église, dehors, si le temps le permet, le prêtre bat la pierre d’un briquet pour en tirer l’étincelle et enflammer des brindilles. C’est à ce Feu de la Vie que le prêtre allume le Cierge Pascal. Autrefois, le prêtre battait deux pierres pour en faire jaillir l'étincelle. L'étincelle jaillissant de la pierre représente la vie du Christ. Le Christ sort vivant de la pierre du tombeau.

Le Cierge pascal

C'est un cierge de dimension imposante. Il est grand, debout, dressé, tout blanc, portant la flamme de la Vie mais aussi les stigmates de sa Passion. Et c’est bien Jésus, l’Alpha et Omega, principe et fin de tout ce qui existe, qu’il représente. Le Prêtre insère dans la Croix tracée sur le Cierge pascal cinq grains d’encens, symboles des cinq plaies des mains, des pieds et du côté de Jésus. Entre les bras de la croix sont inscrits les chiffres de cette année (2017). Le Salut n’est pas un événement lointain d’il y a deux mille ans, c’est l’événement toujours actuel, toujours en acte, pour chaque homme, pour moi qui suis présent à cette Veillée pascale. En cette nuit, comme au début du monde, avant le péché, tout est nouveau, tout est saint. A la flamme du Cierge pascal, on allume peu à peu les cierges que tient chaque fidèle. C’est la Vie de la Résurrection du Christ : Lumière du Christ ! Le prêtre, tenant le Cierge pascal, entre dans l’église en chantant : Lumière du Christ ! Ces mots sont chantés trois fois, à chaque fois sur un ton plus haut, le prêtre élevant le Cierge à chaque fois aussi plus haut. L’église était plongée dans l’obscurité et elle est peu à peu entièrement éclairée par cette première flamme de la Vie qui a jaillit du tombeau. Il y a quatre mille ans, le peuple suivant la colonne de feu traversa la Mer Rouge. Le peuple chrétien traverse l’obscurité. Il était dans la tombe avec Jésus-Christ mort pour lui, et il sort de la vallée de l’ombre grâce à la Vie de Jésus ressuscité.

Exsultet

Qu’exsulte de joie la multitude des Anges et des hommes. Après avoir placé le Cierge pascal sur le chandelier où il restera pendant 40 jours, le Prêtre annonce la victoire de Pâques dans un chant solennel.

Les 7 lectures

Les lectures proposées par l’Eglise nous font suivre l’itinéraire de l’Histoire du Salut, avec les figures de l’Ancien Testament : Adam sommet de la création, Isaac sacrifié et délivré, le Peuple hébreu passant la Mer Rouge. Ces personnages ont réellement existé mais ils sont aussi des figures de Jésus-Christ.

Le Gloria et les cloches

Les cloches ne sonnaient plus depuis le Jeudi saint. Une ancienne tradition en France disait joliment qu’elles étaient parties à Rome. Mais cette nuit, au chant du Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, elles reviennent en carillonnant. Sur leur passage, elles sèment les œufs aux joyeuses couleurs dans les jardins et c’est pourquoi les enfants, au matin de Pâques, peuvent aller les trouver, cachés dans les herbes et les buissons. Les œufs sont effectivement symboles de la vie naissante. A cette époque de l’année, les poules et les oies pondent plus abondamment qu’en d’autres temps et ce symbole de vie abondante illustre dans leur phénomène naturel ce que Jésus-Christ a accompli pour le Salut des hommes. C’est pourquoi l’Eglise bénit les œufs à Pâques.

Le triple Alleluia

Après la lecture de l’Epître aux Romains (Le Christ ressuscité des morts ne meurt plus. Vous aussi, vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ), le prêtre entonne l’Alleluia. L’Alleluia, qui n’avait plus été entendu depuis le début du Carême, est chanté d’abord doucement, comme un écho de Voici le bois de la Croix du Vendredi saint, puis un peu plus haut, comme la Lumière du Christ du début de la Veillée pascale, et une troisième fois plus haut, comme affirmation et proclamation de la glorieuse Résurrection de Jésus-Christ. C’est le chant de Victoire : le mot hébreu signifie Louange à Dieu. Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité !

La Liturgie baptismale

C’est généralement en cette nuit de Pâques, nuit devenue éblouissante de lumière, que les Catéchumènes adultes sont baptisés. L’Eglise veut ainsi marquer le lien réel qui relie la mort et la Résurrection du Christ avec le passage de la mort à la vie spirituelle, du péché à la grâce pour les âmes des nouveaux baptisés et de tous ceux qui renouvelleront leur foi baptismale. Dans l’antiquité de l’Eglise, on appelait le Baptême l’Illumination. L’âme perd l’obscurité du péché originel et est inondée de la lumière parfaite de la grâce. Le prêtre bénit l’Eau préparée pour le Baptême et, après la Litanie des Saints qui sont entrés dans la gloire du Paradis, les Catéchumènes sont baptisés. S’il n’y a pas de Baptême, de toutes façons, le prêtre bénit l’Eau, en asperge les fidèles, et ils peuvent emporter l’Eau bénite chez eux. L’Eau bénite, comme les cierges bénits, sont des sacramentaux qui contiennent une vertu de protection et de bienfait. Renouvellement de la Profession de foi du Baptême. Sous forme de questions, le prêtre demande aux fidèles de renoncer à Satan et au péché et demande s’ils croient en Dieu, le Père, le Fils (ressuscité d’entre les morts) et le Saint-Esprit, à la Sainte Eglise catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair et à la Vie éternelle.

La liturgie eucharistique

Elle a lieu ensuite, avec la Consécration où le Sacrifice du Christ est rendu présent encore une fois, par le versement de son Sang, et où Il ressuscite par la réunion du Corps et du Sang. Puis, le Prêtre et les Fidèles reçoivent la Communion : ce n’est pas un souvenir, ce n’est pas un symbole, c’est Jésus-Christ, réellement présent, mort et ressuscité, comme on vient de le revivre en ces jours, que nous recevons. Nous communions au Christ Vivant. Alleluia ! Joyeuses et saintes Pâques ! Alleluia

Soeur Marie de l'Annonciation

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