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La Royauté universelle du Christ
La Royauté universelle du Christ
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| Diocèse Bayonne 843 mots

La Royauté universelle du Christ

Quel est le sens de cette fête que l'Eglise célèbre le dernier dimanche de l'année liturgique, le 26 novembre 2017 ?

La fête du Christ Roi a été instituée en 1925 par le pape Pie XI. Initialement célébrée le dimanche précédant la fête de tous les saints, elle avait été établie dans un but de pédagogie spirituelle. Le pape voulait devant les progrès de l’athéisme et de la sécularisation des sociétés rappeler aux hommes la souveraine autorité du Christ sur eux et leurs institutions. En 1970, pour mieux souligner le caractère eschatologique de la royauté du Christ, cette fête est devenue celle du Christ Roi de l’Univers, et a été fixée au dernier dimanche de l’année liturgique, soit juste avant l’entrée dans l’Avent.

Bien sûr, l’Eglise n’avait pas attendu 1925 pour célébrer la souveraineté du Christ. En réalité, toute l’année liturgique en fait mémoire. L'Avent tout entier attend avec un désir croissant le « Roi qui vient » et à Ncël, l'Église célèbre dans l'enfant de la crèche le Roi de la paix qui s'est glorifié. Ensuite vient l'Épiphanie. L’Evangile nous rapporte que des mages venus d'Orient arrivent à Jérusalem et demandent à Hérode : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » Hérode craint alors d’être supplanté par ce « roi », et cela va entraîner le massacre des innocents. Il n’a pas compris que la royauté du Christ « n’est pas de ce monde », comme celui-ci l’affirmera à Pilate lorsqu’il comparaîtra devant lui. Nous devons faire attention à ne pas nous méprendre également sur le sens du dialogue entre Pilate et Jésus. Lorsque le Christ dit que sa royauté n’est pas de ce monde, il ne veut pas dire qu’il prône une séparation absolue entre l’Eglise et le pouvoir politique. Le Christ règne bel et bien sur les hommes, sur des personnes réelles qui sont engagées dans une vie familiale, sociale et politique. Il n’y a pas de lieux ou d’institutions qui puissent lui rester hermétiquement closes, et c’est ce que Pie XI avait voulu rappeler. Mais c’est vrai que cette royauté poursuit un autre but que le bonheur terrestre et utilise d’autres moyens. Elle ne vient pas de ce monde car c’est le Père qui a fait son fils roi par l’Incarnation et lui a donné l’humanité en héritage. Elle ne vise pas le bien terrestre des communautés humaines, et n’entre pas en concurrence avec le pouvoir politique légitime, tant que celui-ci ne s’érige pas en Dieu. Enfin le Christ est un roi désarmé, qui règne par la force éclatante de son amour. Dans son royaume, on n’entre pas par la force et le sang, mais par l’eau et l’esprit.

On le voit pendant le temps du Carême et de la Passion, où l'Église considère encore Jésus comme le Roi qui vient. Le dimanche des Rameaux, quand la liturgie accompagne le Seigneur avec des palmes en une procession solennelle, on chante devant le portail fermé de l'église le psaume 23, « Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles, qu’il entre, le roi de gloire ». Au grand jour du vendredi saint, l'Église considère bien l'Homme de douleur crucifié, mais aussi, et encore plus, le Roi sur le trône de la croix. Celui que les foules acclamaient peu de temps avant, voulant en faire leur roi, se retrouve ceint d’une couronne d’épines et affublé d’un écriteau au-dessus de sa tête proclamant « Celui-ci est le roi des juifs ». Et pourtant, parmi les deux condamnés qui accompagnent Jésus sur une croix, l’un d’entre eux va reconnaître la royauté de Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus va répondre à l’appel de ce supplicié : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. ». Lorsque l’Eglise célèbre la fête du Christ Roi de l’univers, elle proclame que tout est transformé dans la mort, la résurrection et la montée aux cieux du Christ. L’Eglise confesse que tout l’univers a été créé à l’image de Jésus Christ, le Fils unique du Père. Dire le Christ Roi de l’univers, c’est dire que tout prend fin en Jésus Christ. Nous sommes tous destinés à le rejoindre dans son royaume.

A la fin du temps pascal, nous célébrons encore une grande fête royale, la fête de l'avènement du Christ Roi au trône des Cieux, l'Ascension du Christ. « « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre », rappelle-t-il à ses disciples avant de les envoyer en mission. Enfin, dans la dernière partie de l'année liturgique, dans le temps après la Pentecôte, l'image du Christ Roi ne nous quitte pas non plus : à la Fête-Dieu nous adorons le Christ Roi, le souverain des nations. Et quand l'année liturgique touche à sa fin, l'Église attend avec un ardent désir le retour du Roi de majesté. D’ailleurs à chaque Eucharistie, après l’élévation du pain et du vin, corps et sang du Christ, nous chantons dans la liturgie : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » La fête du Christ Roi de l’univers est là dire cette venue dans la gloire du Seigneur Jésus.

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