Notre-Dame brûle… Assister à l’embrasement de la cathédrale Notre-Dame de Paris : quel drame épouvantable, quel événement impensable !
L’église mère du diocèse de Paris, édifice qui abrite la cathèdre de l’évêque, c’est-à-dire son siège. Joyau d’architecture dont l’histoire a permis qu’elle accueille des reliques inestimables comme la couronne d’épines du Christ ou la tunique de saint Louis.
Cauchemar de voir ainsi partir en fumée 853 ans de foi et de patrimoine : notre cathédrale, celle de notre capitale, qui tout au long de l’histoire de notre pays a vécu chaque instant avec intensité. Sa seule présence manifeste une fidélité dans le temps : il serait inimaginable de penser son absence !
Comme toute église, elle est faite de pierres, d’art, de silence, de prières, d’histoire… Elle est faite pour accompagner la vie des hommes, en manifestant la présence de Dieu au milieu de la cité. Toute la vie s’y célèbre, d’où l’insupportable d’y voir le feu la ravager. Ici nous célébrons l’Eucharistie, les ordinations, les événements nationaux tristes et heureux, du quotidien et de l’exceptionnel.
Au cœur des décombres et des gravats, la croix est toujours là. Intacte. Douloureuse. Lumineuse
Au milieu de ce drame inouï, se mêlent le combat extraordinaire des soldats du feu et les cantiques des croyants venus instinctivement implorer le Ciel. Les touristes pleurent devant ce drame culturel, les autres églises de Paris et de France ont sonné le glas en signe de deuil et d’appel à la prière, les responsables politiques du monde entier manifestent leur solidarité.
Devant cet événement épouvantable, nous sommes les témoins émus de l’humanité qui s’exprime. Beaucoup prient mais tous devinent que quelque chose s’exprime par la culture, au-delà des pierres. Une âme a brûlé sans se consumer. La cathédrale de Paris en feu, c’est la France qui brûle !
Après le feu, les flammes et les communiqués, nous devrons nous rassembler. Là sera aussi le signe d’un trésor qui dépasse celui des pierres abimées ou de l’histoire consumée : celui de l’unité du genre humain, la vraie fraternité exprimée. Puissions-nous dans les prochains jours et années, dépasser ce traumatisme national, parisien et humain ! Comprendre et manifester que, parfois, les pierres ont une âme et qu’elles éclairent le mystère de notre humanité et de notre destin national.
Après cette tragédie, soignons la cicatrice et la blessure. Comme à chaque fois, ayons la force de relever le défi de la foi, avec la charité et plein d’espérance. Comme Marie, Notre-Dame, qui est restée debout au pied de la Croix, attendant silencieusement mais efficacement le jour de la résurrection…