Grâce à l'action d'une ONG catholique, une jeune femme a récemment échappé à l'enfer de la prostitution et pris le chemin du baptême.
Anna [le nom a été changé], 19 ans, était venue en Italie pour ses études. Du moins, c’est ce qu’elle pensait avant de quitter sa famille.
Avant de s’expatrier, la jeune femme passe un examen au Nigeria et parvient à obtenir une bourse pour l’université internationale de Rome, ainsi que le titre de séjour requis pour étudier en toute légalité dans la Ville éternelle. Un ami de famille est chargé de l’accueillir à son arrivée et de l’aider dans ses premières démarches administratives en terre italienne. Anna est alors loin de se douter de ce qui l’attend… À peine arrivée à l’aéroport de Rome, l’ami en question l’emmène chez lui et la frappe. S’en suivent des paroles qui résonnent encore dans la tête de la Nigériane : « Tu croyais vraiment que tu allais faire des études ? Ta seule possibilité ici c’est la rue ! ». L’ « ami » s’est révélé être un proxénète.
Loin des bancs de l’université dont elle rêvait, ce sont les trottoirs de Gênes qu’Anna a dû arpenter, pendant plusieurs mois. Jusqu’au jour où sa route a croisé celle des bénévoles de l’association pape Jean XXIII, dans la rue, le 3 janvier dernier.
Anna leur raconte son histoire, et leur avoue être la victime d’un réseau de proxénètes. Katiuscia, l’une des membres de l’association, explique le problème qu’elle rencontre alors : « Nous l’avons encouragée à fuir, mais elle nous a expliqué que c’était impossible car elle était surveillée par les autres filles du trottoir ».
Après s’être concertés pendant un long moment, les bénévoles prennent une décision. L’un d’eux reviendrait plus tard au même endroit et se ferait passer pour un client, ferait monter Anna dans sa voiture afin de l’éloigner définitivement de la rue, et lui faire fuir pour toujours cette réalité infernale.
C’est ainsi que le terrible cauchemar d’Anna prend fin. Quand les bénévoles la recueillent, elle n’est pas en bonne santé physique. Les prostituées qui ne gagnaient pas le minimum imposé par les proxénètes (100 euros) étaient privées de nourriture. Les bénévoles prennent soin d’elle et la conduisent dans leur communauté. Selon Katiuscia, présente au moment de la « libération » de la jeune femme : « Aujourd’hui Anna est très bien intégrée dans la communauté. Elle est très heureuse d’avoir échappé au réseau des proxénètes et d’avoir commencé une nouvelle vie ».
« Elle désire être baptisée »
La jeune femme est maintenant sous protection. Elle est accompagnée à chaque fois qu’elle se rend en classe, pour éviter que les proxénètes ne la retrouvent et ne l’agressent.
La bénévole poursuit : « Anna est une chrétienne fervente. Quand nous l’avons rencontrée pour la première fois, nous lui avons dit : “Dieu est plus grand que tous ceux qui t’exploitent”. À ces paroles, elle est venue vers nous et nous a expliqué la situation dans laquelle elle se trouvait.
Aujourd’hui, elle remercie le Seigneur de nous avoir rencontrés et d’avoir pu l’éloigner de la rue. Elle a compris que même dans les moments douloureux, Dieu est toujours à nos côtés. À présent, elle désire être baptisée et fait partie d’une chorale gospel.
“Vous m’avez aidée” nous dit-elle souvent, “vous êtes le peuple de Dieu”. »
Anna poursuit désormais ses études à l’université de Rome, comme elle le voulait.