John Henry Newman est né à Londres le 21 février 1801 , dans la famille anglaise à la communauté anglicane. Il est l'aîné de 6 enfants. La lecture de la Bible y occupe une place centrale. A 15 ans Newman a fait une expérience spirituelle qui marquait pour toujours et qu'il appelait sa «première conversion»:

«Quand j'ai quinze ans, un grand changement se fait dans ma pensée. Je subis les influences d'un credo défini, mon esprit était l'empreinte du chien, et cette empreinte, grâce à Dieu, ne s'est jamais effacée ni obscurcie […]. Je crois que la conversion intérieure dont j'étais consciente… continuait dans la vie future, et que j'étais prédestiné à la gloire éternelle […] [cette conversion] m'isola des objets qui m'entouraient, elle me confirmait dans la défiance que j'avais touchant la réalité des phénomènes matériels; et elle concentra toute ma pensée sur deux êtres - et deux êtres seulement - absolus et s'imposant avec une preuve lumineuse, moi-même et mon créateur ».

Newman s'inscrit en 1816 à Trinité, l'un des collèges d'Oxford, université anglicane et principal séminaire du pays. Il devient, en 1822, enseignant et agrégé du réputé collège des collèges d'Oxford alors, Oriel. Son premier ouvrage, publié en 1832 et intitulé Les Ariens du 4ème siècle , porte sur l'héroïne Ariane combattue en particulier par Saint Athanase, au temps des conciles de Nicée et de Constantinople, et fait de Newman 'Église primitive. Il confiera plus tard que les pères ont dit de renouveler sa pensée en profondeur et ont fait de lui un catholique.

En 1833, Newman et ses amis entreprennent de s'émanciper de leur identité dans la vie ecclésiale et d'enraciner de nouveau leur église dans une tradition «apostolique». C'est la naissance du «Mouvement d'Oxford» ou du «Mouvement tractarien»: pour diffuseur leur pensée, les jeunes universitaires rédigent des «tracts», des pamphlets polémiques pouvant aller jusqu'à 70 pages. Ce mouvement de renouveau vise avant tout la redécouverte des sacrements, de la liturgie et de la vie de prière . À partir de l'enseignement des pères et des théologiens anglicans du XVIIe siècle, Newman essaie d'une théologie anglicane qui serait une voie intermédiaire, une via Media, entre le protestantisme et le catholicisme, deux corruptions à ses yeux. Il continue à réfléchir au sens de la proposition du Credo: «Je crois en l'Église, une sainte, catholique et apostolique». Qu'est-ce que ce sont Church of Anglish Church (Catholic and Orthhodoxe)? De là-bas sa théorie des «branches». Quant à la sainteté, il est écrit dans une lettre:

«Il faut que je vois [à Rome] plus de sainteté que je n'en vois à présent. […] [Si les catholiques] changent l'Angleterre, qu'ils se cachent dans nos villes manufacturières, qu'ils se préparent au peuple, comme saint François Xavier, qu'ils se fassent lapider et piétiner - et j'admettrai qu'ils puissent faire ce que nous ne pouvons pas faire, j'avouerai qu'ils sont meilleurs que nous […]. C'est cela être des catholiques. […] La foi et la sainteté sont irrésistibles ».

Alors qu’il entreprend une traduction annotée de Traités de saint Athanase, il constate un parallèle entre ariens/semi-ariens d’une part, protestants/anglicans d’autre part ; enfin, il est le témoin de l’émiettement de sa « théorie des branches » lorsqu’est établi à Jérusalem un évêché commun à la Prusse et à l’Angleterre, soit aux protestants et aux anglicans :

« Ainsi, au moment précis où les évêques anglicans dirigeaient leurs censures contre moi, parce que j’avais tenté un rapprochement avec l’Église catholique, sans toutefois aller au-delà des limites que je croyais permises par les formulaires anglicans, ces mêmes évêques fraternisaient, par leurs actes ou par leur consentement tacite, avec les Congrégations protestantes ».

Newman in vient to douter sérieusement de la fidélité de l'Église anglicane à l'Église des premiers siècles, son modèle de référence . Il a semblé peu à peu que c'est l'Église catholique romaine. . Il se demande quelle église se réjouiraient des Pères, s'ils revenaient de nos jours sur terre:

«  Imaginez que saint Athanase, ou saint Ambroise, revenez soudain à la vie. Peut-être y at-il peu de doute sur l'Église? Tout le monde conviendra que ces Pères, quels qu'ils soient pussent être leurs opinions personnelles, ou même, si on veut, leurs protestations, se trouveraient beaucoup plus avec eux comme saint Bernard ou saint Ignace de Loyola, ou prêtre dans la solitude de son presbytère, ou d'une communauté de sœurs de la charité, ou de la foule illettrée à génoux devant l'autel, après les docteurs ou les membres rédigés autre confession. […] L'esprit de cette église est celui qui se rapproche du plus, sinon tout à fait, du sentiment religieux, de l'éthos comme nous disons, de l'Église primitive… ».

Le 9 octobre 1845, il est reçu dans l'Église catholiqueP. Barberi, religieux passionniste italien aujourd'hui. Les conséquences personnelles de cette décision vont être terribles. Il perd définitivement son poste à Oxford, ainsi que ses revenus et autres avantages sont attachés à ce statut; la plupart de ses amis l'abandonnent; il est même rejeté par sa famille. Ambrose Saint John, Newman part à Rome pour étudier la doctrine catholique et recevoir les Ordres. Il a fait connaissance avec le milieu catholique et découvre, entre les autres Congrégations, l'Oratoire de Saint-Philippe Néri, la décision de fonder à son retour (début 1848), près de Birmingham rejoint la communion catholique romaine. Il fondera plus tard une école, avec le souci de l'éducation des jeunes catholiques.

En 1879, le pape Léon XIII le fait cardinal. Dans son discours, Newman reconnaît avoir lutté toute sa vie contre le « libéralisme », ce que nous appelons aujourd’hui « relativisme » : le fait de réduire la religion à une affaire d’opinions, sans valeur ni vérité objective. Il choisit pour devise « Cor ad cor loquitur », « Le cœur parle au cœur », qu’il emprunte à saint François de Sales.

Newman meurt le 11 août 1890, aimé et admiré de l’immense majorité des anglais, toutes confessions confondues.

Dans L’Antichrist, il prophétisait :

«Il est dit que l'apostasie viendra et que se révélera l'homme de l'iniquité. En d'autres termes, cela signifie que l'homme de la nouvelle apostasie, de la moins arrivée au pouvoir d'une apostasie, ou bien qu'il sera précédé d'une apostasie, ou simplement qu'il ne soit pas apostasie . C'est ainsi que s'exprime le texte inspiré. Observez maintenant de quelle façon admirable cours de la Providence, tel qu'il était transparent dans l'histoire.

“Les épreuves à venir seront telles que même saint Athanase, saint Grégoire le Grand ou saint Grégoire VII seraient épouvantés, à en perdre pied. Aussi sombre que fût la perspective de leur temps, la nôtre est d’un noir de ténèbres, différente de tout ce qui l’a précédée. Mes frères, vous entrez dans un monde que les chrétiens n’ont encore jamais connu.”

Le cardinal est canonisé aujourd’hui à Saint-Pierre de Rome, en même temps que ; Giuseppina Vannini (1859-1911, Italie) ; Mariam Theresa Chiramel Mankidiyan (1876-1926, Inde) ; soeur Dulce Lopes Pontes (1914-1992, Brésil); Marguerite Bays (1815-1879, Suisse).