Du 26 décembre 2016 au 5 janvier 2017, je suis parti sur le Camino del Norte, celui qui longe la côte, pour marcher et prier pour les malades et pour que cette année soit lumineuse dans l'amour de Dieu et du prochain.
C'est un vrai chalenge que de partir en plein hiver, le froid est là et la Providence aussi : je n'ai eu ni pluie ni neige. Le matin au départ cela piquait un peu, en marchant le corps se réchauffe. Il était difficile de trouver des albergues ouvertes. J'allais toujours frapper à la porte des presbytères et j'ai été accueilli le plus souvent avec une vraie charité. L'accueil du Père Ernesto à Guemes mérite le détour, ce prêtre ouvrier a installé dans sa maison natale un accueil pour pèlerins qui ressemble à un kibboutz spiritualisant !
La solitude était bien présente puisque les pèlerins sont plus que rares. En dix jours je n'ai croisé qu'une pèlerine, Florence, ce fut une belle rencontre. Elle marchait en action de grâces pour son fils qui a fait une chute du 6ème étage, 40 m, et qui après plusieurs mois de coma revient doucement à une vie normal. Pour les médecins et pour elle, c'est un vrai miracle. Nous avons marché ensemble une demi-journée .
J'ai beaucoup prié pour les malades, Lisa avait droit au premier chapelet de la journée. J'arrivais à en dire 6 par jour. J'ai pu célébrer la messe tous les jours, la plupart du temps concélébrée en espagnol. Cette langue me devient plus familière.
L'itinéraire choisi partait de Gernika à travers la Biscaye en passant par Bilbao pour continuer en Cantabrie par Castro-Urdiales, laredo, Santander. Mon pèlerinage s'est achevé dans une jolie bourgade, Santillana del Mar, un village médiéval bien conservé autour d'une ravissante collégiale. J'y ai fait la rencontre d'un sacré curé, Don Luis, un prêtre de 80 ans en soutane. Il était curé du lieu depuis 44 ans. Don Luis a baptisé et marié tout le monde dans le village. Très humble, ce bon vieillard m’a emmené en voiture à Torrelavega et s’est garé dans une immense résidence pour personnes âgées à la place du Président directeur, j’étais un peu étonné. C’était bien lui cet humble petit curé qui était directeur d’un établissement de 1200 retraités. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences.
Je vous laisse un petit reportage d'une vingtaine de photos pour ceux qui veulent voyager.
Abbé Ludovic